Ce que je dois à mon passé
Ce que je dois à mon passé ? D’abord d’être né ! Ce qui fut fait le 26 novembre 1946 à Toulouse. La suite en découle et ne mérite guère, du moins ici, qu’une brève évocation.
Mai 68 (brutalement) et ses suites (longuement) ont interrompu mes études, achevées à la hâte par l’obtention d’un CAPES de Philosophie. Pendant les dix années qui ont suivi (jusqu’en 1978 donc), mon plein temps libre fut consacré à l’engagement militant : commencé en 1966, poursuivi à travers mon adhésion à la JCR puis à la LCR, intensifié par ma participation à partir de 1971 à la petite aventure de l’Organisation Communiste Révolution !, issue d’une scission de la LCR et prolongée par l’Organisation communiste des travailleurs (OCT). Celle-ci, en proie à des divisions insurmontables, a été pulvérisée par le reflux de la fin des années 1970. Pendant toutes ces années, je parlais beaucoup (trop), mais j’écrivais très peu, le plus souvent pour contribuer à des textes collectifs, dont la plupart sont devenus illisibles. J’y reviendrai.
En revanche, enseignant de philosophie en Lycée, j’ai pris sur mon temps libre de régler (un peu) mes comptes à partir du début des années 1980 avec mon marxisme d’autrefois. Une thèse, quand on travaille, c’est long : l’accouchement eu lieu en 1992. Il en est resté deux livres et, retombée pas vraiment attendue, une tardive carrière universitaire qui, commencée en 1996, s’est achevée en 2012.
Autour de cette thèse et des ces deux livres, quelques interventions publiques, de nombreux articles de presse, ainsi que ceux que j’ai rédigé pour la revue Futur Antérieur (dont le comité de rédaction m’a accueilli de 1993 à 1997) ont ponctué mon activité pendant quelques années : nombre de ces articles sont reproduits ici.
La participation à l’élaboration et à l’animation d’une pétition de soutien aux manifestants et aux grévistes de novembre et décembre 1995, puis aux États généraux du mouvement social ont relancé mon activité militante. Elle s’est concentrée surtout autour de la fondation d’Acrimed en avril 1996 dont l’animation a mobilisé mon énergie jusqu’en janvier 2015.
Le moment est venu de mettre ce passé en dépôt et de lui donner un avenir.